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Lieu : La campagne septentrionnale, France

10 juillet 2006

La Naïade

Ma voix est un filet dans lequel ils se prennent,
Mon chant est un aimant qui fait perdre le Nord.
J’attire tous les marins, les chasseurs de baleines
Qui pour ce requiem devront défier la mort.

Mélomanes de mer, ils s’approchent des brisants,
Ils veulent sentir sur eux le souffle de mon chant.
Je promets le savoir et la félicité
Pour une somme symbolique que tous peuvent acquitter
Et qui n’a pas de prix,
Pour vous ce s’ra la vie.

Ici Radio L’Onde : Voile à bâbord une galère
S’approche à l’horizon. Cool le Prince d’Ithaque !
Ajustez vos longues vues, mes jumelles de mer,
On le décrit malin, rusé comme un macaque.
Faudrait-il qu’on entonne
Un air sans qu’il se donne ?

Torse plein, jambes longues, mais c’est quoi ces ficelles ?
Ulysse, mon bel Ulysse, tu veux qu’on te flagelle ?
Héros de pacotille, voilà ce qui t’attend :
Le silence de la mer et la grève du chant.
Pas de concert pour Toi,
Nous resterons sans voix !

La Vérité, l’amère et triste vérité,
C’est que nous aurions tant aimé nous l’attacher
En faire un demi-dieu : mi-homme mi dauphin,
Et du fond des Abysses, chanter le nom d’Ulysse !


Interprétée par Jean Guidoni
Parole de Marie Nimier et Jean Rouaud
Musique de Daniel Lavoie.

Voilà un petit moment que je voulais parler d'un album que j'adore : Trapèze de Jean Guidoni. Je l'ai découvert à la Fnac l'année dernière lorsque j'étais encore à Clermont.
C’est d’abord la voix de Guidoni qui m’a charmée puis la beauté des textes.
Il était en écoute libre dans les rayons et c’est par curiosité que j’ai posé le casque sur mes oreilles. Guidoni était pour moi un chanteur des années 80, assez étrange, que je connaissais très peu. Je savais qu’il avait collaboré avec Sheller, je l’avais vu quelque fois à la télé plus jeune et c’est à peu près tout. Ah si, je me souvenais que je n’aimais pas tellement. Donc j’ai écouté par pure curiosité, genre : « Tiens je savais pas qu’il existait encore çui-là. Qu’est-ce que ça donne ? » Et là, la grande claque… J’ai tout de suite accroché aux mélodies et à la voix. Je l’ai acheté sans hésiter, et sans regret.

On est loin des albums théâtraux d’avant. C’est un album épuré.
Et il a surtout su s’entourer. Aux textes, nous avons Marie Nimier qui a reçu un prix Médicis, et Jean Rouaud qui, lui, a reçu le Goncourt. Il en a également écrit lui-même. Et certaines musiques sont composées par Daniel Lavoie.
Il en sort un album tout en finesse, où on savoure le moindre mot. Je suis très sensible à la beauté des textes dans la musique, d’où mon plus grand amour pour la chanson française qu’anglaise où je ne peux apprécier les paroles.
La Naïade est un des exemples de ces textes que je trouve très beau.

Les autres sont du même niveau même si de thèmes totalement différents : la cinquantaine voire soixantaine (?), les gouffres qui parsèment la vie, des personnages comme la Naïade ou un Ogre urbain qui dévore les jeunes filles paumées…

Je ne saurais conseiller en plus, la lecture du livret. En plus des textes des chansons, il y a là des nouvelles écrites par Jean Guidoni superbe, notamment celle d’une prostituée de Hong-Kong un peu gore mais superbe. Si ça intéresse quelqu’un je la posterai peut être, elle est un pu longue pour un blog mais je la trouve sublime. Même si je pense que beaucoup me regarderont bizarrement en me trouvant l’esprit vraiment tordu pour aimer ça ^^ ;;;;;;;

3 Comments:

Blogger Darkvosinh said...

Très joli texte. J'aimerais bien entendre ce que ça donne en musique...

En tout cas, la nouvelle Hong-Kongaise me semble... attirante, je crois que c'est le mot. J'en serai le fidèle lecteur. Et si elle est trop longue, fais en des épisodes... Un par semaine, façon feuilleton...

01:22  
Blogger Ry said...

Je veux bien lire la nouvelle, aussi ! Je trouve intéressant d'en voir une figurer sur un livret, autre chemin d'accès à un même univers. De façon générale, je suis souvent séduite par les artistes qui me semblent complets : ceux qui ne fascinent pas seulement en faisant appel aux sens brutes mais suscitent un état proche de la méditation, une prise de conscience esthétique ou intellectuelle... Je pense que les paroles que tu cites sont à ce égard révélatrices comme la mythologie ouvre le plus souvent les portes plus cachées de la littérature. En tous les cas, je serai curieuse, comme Eric, d'entendre chanter un si beau texte.

BiZz !

10:05  
Blogger Iphia said...

Je vais fouiller les tréfonds de mon portable pour poster ça alors ^^; C'est un texte que je trouve fascinant, entre répulsion et attirance. Enfin vous verrez bien ^^;

12:02  

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