Ma photo
Nom :
Lieu : La campagne septentrionnale, France

22 mai 2006

Nouvelles de Littérature Japonaise.


Deuxième post en quelques jours mon dieu, mon dieu ^^;;;;

J'aimerai aujourd'hui vous parler d'un manga que j'ai acheté il y a quelques semaines maintenant. C'est "Nouvelles de Littérature Japonaise" de Ryoichi Ikegami.
Je l'ai acheté sans savoir ce que ça valait, totalement au hasard alors que je cherchais quoi acheter pour que ma facture sur la fnac.com soit sans frais de port ^^;;;

Le fait que ce soit un one-shot a beaucoup contribué à mon choix. Ben oui, je ne voulais pas me lancer dans une nouvelle série, surtout une série que je ne connais pas. En cas de déception, ce n'est qu'un seul volume. Donc pas bien grave.

Le mangaka, Ryoichi Ikegami, n'est pas un débutant. C'est lui l'auteur de Crying Freeman ou de Sanctuary. Sanctuary auquel je n'avais pas accroché pourtant, mais j'avoue que je n'avais pas fait le rapprochement à ce moment là ^^;

C'est édité chez Tonkam et le reproche que je ferai à la version française est d'avoir mis le sens de lecture occidentale... je deteste ça ^^;;;

Donc le manga en lui même ^^;

Comme le titre l'indique il s'agit de nouvelles écrites par de très grands auteurs japonais du début du XXème siècle. 5 pour être précise que je vais essayer de présenter sans les dévoiler de trop.

Figures infernales de Ryonosuke Akutagawa. Le plus talentueux des peintres d'Eddo est un monstre sans coeur, son talent est à la hauteur de sa méchanceté. Il ne dessine que les scènes les plus horribles : tortures, mort, souffrance. Cependant, si son âme est noire, il y a une personne qui compte tout de même plus que tout : sa fille. Celle-ci est chez le Seigneur du pays qui l'a soustraite à son père contre son gré pour la marier. Ce Seigneur commande au peintre un paravent devant representer les Enfers. Malgré tous ses efforts, le peintre doit se rendre à l'évidence, il ne peut peindre les Enfers sans les avoir vu...

Madame Osei de Ranpo Edogawa. Kakutaro est marié à Osei. Seulement Kakutaro est tuberculeux, il ne peut pas sortir et ne peut faire grand chose. Osei, elle, sort tous les jours, sois disant pour rendre visite à ses parents, cependant nul n'est dupe, c'est son amant qu'elle va voir. Kakutaro le sait très bien mais il sait aussi qu'il va bientôt mourir, il ne veut pas laisser son fils orphelin et sans mère. Et surtout il ne peut oublier les caresses brulantes que sa femme lui prodigue en revenant de chez son amant. Un jour où elle est encore sortie, le fils de Kakutaro invitent des amis chez eux, entrainant son père dans l'aventure, ils vont entamer une partie de cache cache...

L'amour de Tojuro de Kan Kikuchi. Tojuro est un acteur renomé du Kabuki de Eddo, le meilleur acteur. Depuis vingt ans, il a brillé dans les rôles de jeune premier, de coureur de jupon. Cette saison la troupe de théâtre doit triompher avec leur nouvelle pièce où la honte et le déshoneur s'abattra sur eux. Seulement, Tojuro doute, le personnage qu'il doit incarner est un amant adultère. Un homme mûr, qui pousse une femme mariée à tromper son mari par amour pour lui. Un personnage beaucoup plus profond que ceux auquel il est habitué. Le voilà qu'il doute. Plus que quelque jours avant la représentation et le doute le ronge. Lui qui n'a jamais séduit de femme mariée comment peut-il jouer ce qu'il n'a jamais vécu ?

La porte de Matsukaze de Shugoro Yamamoto. Un jeune daymo revient de Eddo dans sa province à la mort de son père afin de lui succéder. Après les funérailles, il demande à revoir tous ses amis d'enfance. Surtout Kojiro. Kojiro le fils d'un administrateur local qui avait toutes les qualités, un véritable enfant prodige : doué pour les études, doué pour les arts martiaux... Bien plus doué que lui, Munetoshi le fils du Daymo. Un jour, où ils avaient tous les deux 10 ans, ils s'entrainaient ensemble. Après une passe difficile, Kojiro frappa Munetoshi au visage avec son arme, rendant le fils du Seigneur borgne pour toujours. Munetoshi, maintenant le Seigneur, maintenant adulte veut revoir Kojiro. Mais Kojiro n'a pas succédé à son père, lui qui semblait si doué n'est plus que l'ombre de lui-même, marié, il ne touche pourtant pas sa femme, il ne s'entraine plus, il ne semble plus avoir la moindre intelligence. Un jour, une révolte paysanne gronde, Kojiro va à la rencontre des insurgés...

L'Histoire du Donjon de Kyoka Izumi. Au 5ème étage d'un chateau d'une puissante province, après une promenade dehors, une Dame revient auprès de ses dames de compagnie suivie de la pluie et la tempête. De sa fenêtre haut-perchée, elle guette ce qui se passe dans la cour. Le seigneur des lieux a dû revenir plus tôt de la chasse, interrompu par les éléments. Un jeune samourai porte sur son poing un superbe faucon blanc, agitant ses robes elle simule le mouvement d'une grue pour pièger le rapace. Une fois le faucon devant elle, elle lui rend sa liberté. Quelques instant après, le jeune samourai franchit le seuil du 5ème étage. Pour la première fois depuis des siècles, un homme entre dans les quartiers de la Dame. Le samouraï, pour obéir à son Seigneur, a vaincu sa peur et est monté jusqu'à cet étage que l'on dit hanté...

Les histoires sont toutes plus passionnantes les unes que les autres, et le format de la nouvelle permet que le propos soit condensé, on ne peut diluer l'action. On entre très vite dans le récit et il s'achève qu'à la toute dernière case.

Je ne pourais bien évidemment pas parler des adaptations, puisque je ne connais pas les textes d'origine mais la narration est plus qu'efficace. En même temps les auteurs d'origine ne sont pas n'importe qui. A titre d'exemple, Akutagawa a écrit Rashômon et Yamamoto Dode's Kaden et Barberousse, tous trois repris au cinéma par le génial Kurosawa. Excusez du peu ^^

Pour ce qui est des choix de Ikegami, un point commun à tous ces recits : le thème principal de toutes ces nouvelles, le plus universel qui soit : l'Amour. L'Amour sous toutes ses formes : l'amour marital, l'amour filial, l'amour trahi, l'amour déçu, l'amour accompli, l'amour d'un vassal pour son Seigneur...

Le dessin maintenant, qui est quand même un des éléments les plus important d'un manga ^^ Pour ceux qui connaissent le style de Ikegami, il n'y a pas de surprise, c'est dans la droite lignée d'un Sanctuary. Un style épuré, efficace, mature, avec des personnages très loins des héros adolescents de shonen.
De plus, les premières pages du volume sont des illustrations pleine page en couleur, et elles sont de toute beauté.

Voici la couverture. Seule image que j'ai réussi à trouver sur le net.



Bref, et pour conclure, un manga qu'il faut absolumment dans sa mangathèque. Une véritable perle.

2 Comments:

Blogger Ry said...

Après la lecture de ce post, me voilà toute frustrée de n'avoir pas de fnac à proximité. J'aimerais bien ne serait-ce que feuilleter cette 'tite trouvaille ! Mais sait-on jamais : l'occasion se présentera peut-être où je ne l'attendrais pas.

Bises ! :)

Marie, également adepte des one shot (notamment le superbe Western de Rosinski et Van Hamme !)

11:45  
Blogger Darkvosinh said...

J'en connais un qui va aller faire un tour à la Fnac.... (à moins que les rayons mangas de mes supermarché n'aient ce titre, mais j'en doute ^^)

Ca a l'air très chouette. N'hésite pas à reposter de messages de ce genre de temps en temps. Ca fait plaisir de te revoir ^^

Bisous
Eric.

11:01  

Enregistrer un commentaire

<< Home